1956-Prospection en Mauritanie

Quatre langoustiers en prospection dans les eaux mauritaniennes.

Comme nous l'avons écrit plus haut, après la guerre de 39-45 la pêche avait bien repris, des zones de pêche comme l'Angleterre, le Portugal , l'Espagne ou le Maroc qui n'avaient pas été exploitées pendant 5 ans avaient bénéficié de ce repos et la langouste abondait. Mais après quelques années d'exploitation la ressource en langoustes rouges se mit à diminuer.

En décembre 1954 la section langouste du Comité Interprofessionnel des Crustacés s'était réunie à Quimper pour organiser une prospection des langoustes roses dans les environs du Cap Blanc. (Voir: Un projet de prospection).

Quatre langoustiers de 60 tx

Camaret
Stereden Va Bro
Camaret
Sainte Marine
Camaret
Santez Anna
Camaret
La Belle Gitane

 

Prévue au départ pour 3 bateaux cette prospection se fit à 4 langoustiers de 60 tonneaux.

  • Santez Anna 59 tx (Patron Albert Kersalé)
  • Belle Gitane 57 tx (Patron Jean Gardunal
  • Stereden Va Bro 65 tx (Patron René Quéffelec)
  • Sainte Marine 65 tx (Patron Eugène Bescou)

Les règles établies pour la prospection

  • Les limites de la recherche furent fixées entre les latitudes 16° N et 26° N par des fonds de 100 m.
  • Les bateaux seraient tous dotés d’une radio et devraient rendre compte régulièrement de la pêche.
  • Chaque patron fut tenu de remplir un livre de bord journalier consignant les résultats des recherches.
  • Un membre de ISTPM (Institut Scientifique et Technique des Pêches Maritimes) pourrait être embarqué sur un des bateaux.

Le voyage.

Les langoustiers quittèrent Camaret entre le 18 et le 21 janvier 1956. Après une escale à Vigo pour l’ achat de boëtte (appât), ils firent une tentative de capture de langoustes rouges pendant 6 jours sur leurs bases traditionnelles du Portugal. la pêche fut nulle (15 à 20 langoustes par jour pour 300 casiers par bateau).
Le 31 janvier, après un contact radio avec le mauritanien "Ma Petite Folie" qui se trouvait à la hauteur des îles Canaries, ils quittèrent le Cap Rocca (Portugal) pour les îles Canaries où ils purent faire le plein de gaz-oil.

Le 10 février 1956, ils commençaient la prospection par 19° Nord sur des fonds de 40 à 100 mètres. La pêche, médiocre au début, s'améliora rapidement à 300 langoustes roses par jour (600 kgs). Au bout d'une semaine les viviers étaient remplis.
Le 17 février ils mirent le cap sur la France. Après un retour difficile à cause du mauvais temps, une escale à Vigo (Espagne) pour soutage, ils arrivent à Camaret le 4 mars 1956.

Le "Santez Anna" déchargea 3300 kgs, la "Belle Gitane" 3200 kgs, "Sainte Marine" 2360 kgs, et "Stereden va Bro" 3036 kgs.
Les pertes en vivier furent estimées à 10 % par bateau. Le prix de vente fut de 300 F/ kg.

Les enseignements de cette expédition:

Au moment de ces faits, le langoustier "Ma Petite Folie" avait déjà prospecté ces fonds et renrtait de son 3eme voyage.
Pour ces langoustiers de 60 tx le problème était maintenant de se rendre compte des possibilités d'exploitation de la langouste rose par les langoustiers de ce tonnage frappés par la crise de la langouste rouge.
Techniquement celà était possible mais c'était un long périple pour des bateaux qui ne pouvaient rapporter que quelques tonnes. Le prix de vente peu élévé et les frais importants firent qu'il n'y eu pas beaucoup de candidats pour renouveler ce genre de voyage avec ce type de bateaux.