Les langoustes de la mer Cantabrique

Tous nos remerciements à Luisa et Marc Danigo sans qui cette page n'aurait sans doute pas existé.

mareyeur
Dans les années 50 l'emballage des langoustes sur un vivier du mareyeur "Arsène Le Dé" (pour voyager en train).

Nous avons vu plus haut qu'à la fin du 19 ème siècle Camaret était un port essentiellement sardinier. Il y avait aussi une petite flottille qui pêchait les langoustes et les homards. Cette pêche se pratiquait depuis de nombreuses années mais restait marginale par rapport à la pêche sardinière qui, avec les conserveries, s'était industrialisée dès 1870.

La langouste et le homard étaient plus difficiles à commercialiser car il fallait les conserver vivants, ils étaient vendus localement.

En 1865 la ligne de chemin de fer arrivait à Brest, quelques années plus tard les mareyeurs avaient appris à faire voyager les crustacés emballés de paille ou de copeaux dans des boites de bois, la commercialisation a pu atteindre les grandes villes et surtout Paris : la demande augmentait.

Des marins du cabotage, qui connaissaient les côtes espagnoles et savaient qu'en Galice et en Asturies les langoustes rouges abondaient et se négociaient à bas prix, se lancèrent dans l'importation des crustacés.
Environ 300 milles marins séparent la pointe de Bretagne du cap Finisterre, ce qui, avec une météo moyenne et des vents favorables, pouvait être parcouru en 3 ou 4 jours par les voiliers de travail de cette époque.

Septembre 1879 : le premier voyage pour la langouste ibérique

En septembre 1879 un premier navire, le "Deux Cousins", 76 tonneaux, construit et armé à Fécamp par le négociant François Levec, se rend à Vivero en Galice avec un équipage ouessantin commandé par Jean-Louis Stéphan. Ils achètent à bas prix un chargement de 600 langoustes rouges qui seront revendues à Brest.

Au printemps 1880 une flottille met le cap sur l'Espagne

Des bateaux de Brest et de Paimpol

Pour plus d'informations cliquez sur les épingles.

Le voyage du "Deux Cousins" avait du être rentable car l'année suivante il fût imité par plusieurs autres concurrents. Dès le mois d'avril des bateaux à viviers de divers ports finistériens mirent le cap sur la Galice pour acheter la précieuse langouste rouge.

En avril 1880 l'Hirondelle (35 tonneaux), construit à Paimpol, armé à Brest par la veuve Créac'h, fit le même voyage que le "Deux Cousins", à Vivero. Roland Le Hégarat y était embarqué comme matelot.
Le sloop Surveillant (22.5 tonneaux), appartenant à "Delomel", commandé par "Gabriel Le Gall" accoste à Ribadéo et à Tapia.
En mai 1880 un quatrième bateau venant de Paimpol, arrive à Vivero : le Providence (54 tonneaux) armé lui aussi par "Levec" avec comme capitaine le pionnier "J.L Stéphan".
En juin 1880 c'est l' Aristide Marianne (32.8 tonneaux) de Paimpol, commandé par Le Marrec.
En juillet 1880 le St Jean Baptiste (65,17 tonneaux) un lougre commandé par Héry, Pierre Marie Bernard et Le Goaster; affrété par Creac'h, se rend à Vivero ainsi que le St Joseph de Paimpol, capitaine "Derrien"
Le 9 août Le Don De Dieu, lougre armé à Brest par Dissaux 59.59 tonneaux, capitaine Pen.

Des bateaux de Camaret

Le premier bateau de Camaret à se lancer dans le commerce des langoustes ibériques fut le Martin-Pêcheur, un sloop de 27 tonneaux construit à Jersey, acheté par 3 associés : Jean-Laurent Bossennec (maître de cabotage), Pierre-Marie Sévellec (marin pêcheur) et Roland Dagorn (voilier) qui firent leur premier voyage à Vivero en juin 1880. Il était commandé par J.L Bossennec. En juin 1880 le Martin-Pêcheur est le premier bateau camarétois à Vivero Arrivé à Vivéro le 14 juin 1880 il repart le 15 chargé de langoustes. Le "Martin-Pêcheur" fit encore deux autres rotations réussies en 1880 mais lors du quatrième voyage, le 4 novembre 1880, il s'échoue et fait naufrage devant Saint-Ciprien. Le bateau fût perdu mais il n'y eut pas de victime.
Le "Martin Pêcheur" a peut-être été le premier bateau à vivier de Camaret.

Martin-pêcheur
Feuille de rôle du "Martin-Pêcheur " en 1880. Armé et commandé au cabotage par Bossennec Jean Laurent- Appartenant à Mrs Bossennec, Sevellec et Dagorn.

En août 1880 Jean-Denis Provost, de Camaret, fait son premier voyage à Vivero sur "La Louise", le navire était commandé par Le Hecho. Jean-Denis Provost avait acheté "La Louise" en avril 1880, un lougre de 62 tonneaux construit à Fécamp qu'il fit modifier au chantier Le Hir de Camaret afin de lui ajouter un vivier et transformer le gréement de lougre en gréement de sloop.
Au retour de sa deuxième rotation, pris dans un fort coup de vent, il se réfugie à Lorient le 16 novembre et perd la totalité de sa cargaison de langoustes à cause des eaux douces dues aux fortes pluies (la langouste ne supporte pas les eaux douces ou saumâtres des estuaires)
Provost ne se décourage pas, le 16 novembre, de Lorient il retourne à Vivero prendre une nouvelle cargaison qu'il transporte avec succès à Camaret.
Au voyage suivant il rapatrie à Camaret l'équipage naufragé du "Martin-Pêcheur".

1881 Camaret: nouvelle campagne et nouveaux bateaux

Des nouveaux lougres arrivent à Camaret

Pierre Sévellec et Bernard Guéguinou avaient acheté le Don de Dieu en septembre 1880, un peu avant le naufrage du "Martin-pêcheur". Le "Don de Dieu" était un lougre harenguier de 48.21 tx construit à Boulogne en 1869. Dès le mois de février 1881 il effectue une première campagne à Vivéro.
Il effectuera 6 voyages vers l'Espagne cette année là et un 7ème vers Péniche (Portugal).

Le Saint-Jean Baptiste, construit à Boulogne en 1869, 46,84 Tx, appartenait à Arthur Le Goff et armé par lui sous le commandement de MM. Ludec, Simoneau et Roussel, va diversifier ses zones d’approvisionnement en allant vers d’autres ports en Galice et à Péniche au Portugal, transportant parfois des sardines.

Jean-Denis Provost achète une goëlette de 70 tx, la Séréna. Ce bateau construit à Dunkerque va, comme La Louise, transporter des langoustes d'Espagne vers Camaret ou Brest. Il sera commandé par les capitaines Caffournic, le Hécho, Fountas, tous reconnus "maîtres de cabotage".

Provost
En 2024 une rue de Camaret a été baptisée "Rue Denis Provost", sans doute puisqu'il a été maire de la ville mais également pour ses qualités de marin.

A partir de 1881 les autorités espagnoles règlementent la pêche.

A l'arrivée des bateaux bretons la presse espagnole locale et nationale avait rapidement réagit, d'abord en 1879 en dénonçant la présence du premier bateau-vivier français qui achetait des langoustes puis en 1880 et 1881, à la présence de 8 bateaux-vivier (dont la Louise de Prevost) qui embarquaient des tonnes de crustacés.
L'activité était localisée entre la Galice et les Asturies, autour de San Ciprien et Vivero (en Galice) et de Tapia (en Asturies), sur une distance de 12 milles environ, dans les petits ports de “La Marina Baixa” (province de Lugo). Une vingtaine de viviers flottants furent installés par les français à San Ciprien en 1881 (qui seront plus tard autorisés) et deux ou trois à Tapia (Asturies). Les quantités de langoustes exportées devenaient importantes.
En juin 1881, un journal local citait les noms des navires et les quantités de captures :
En octobre 1879, “Deux Cousins” appareillait avec 600 langoustes. En 1880, “Deux Cousins”, “Hirondelle”, “Providence”, “Martin Pêcheur“, “Aristide”, “Saint Joseph”, “Louise” et “Six sœurs” avaient embarqué 70 120 langoustes.
En 1881, jusqu’au 13 juin, les navires “Deux cousins”, “Providence” , “Champenoise” avaient transporté 47 500 langoustes, ce qui totalisait 117 220 langoustes pour une valeur de 504 380 « reales ».
Ces données concernaient exclusivement les bateaux ci-dessus, enregistrés par la Douane de Vivero, la zone de pêche se situant entre les ports de Vivero et Burela.
La destination de ces bateaux était principalement Brest ainsi que Roscoff et Camaret.

La commission des pêches de Vivero fit une enquête qui mena à une réglementation de la pêche dès Septembre 1881: L'Interdiction de la pêche et de vente des crustacés du 1 septembre au 1 mars. Quelques années plus tard, en 1885 pour les mêmes raisons le gouvernement espagnol décida de durcir ces mesures avec un règlement plus contraignant: L'Interdiction de la pêche des langoustes en deçà de 6 milles. A 6 milles des côtes les fonds dépassent 100 mètres ce qui rendait la pêche plus difficile et les langoustes plus rares. Cette décision poussera les bateaux-vivier à descendre plus au sud, vers la côte atlantique de la Galice, vers Vigo puis le Portugal.

Le cabotage de la langouste se poursuit les années suivantes.

Encore des nouveaux caboteurs à vivier

En 1882 Jean-Baptiste Hugot achète le lougre Alexandre construit en 1864 à Dieppe. Il jauge 31,85 Tx et fera le commerce de la langouste entre l'Espagne et Camaret commandé par Mr Danic, maître au cabotage. Il effectuera au moins 9 voyages à Vivero en 1882-83 avant d'être perdu à Ouessant en juillet 1883.

En janvier 1882 Jean-Laurent Bossennec repart à bord d'un nouveau bateau, le Notre Dame du Bon Secours, un lougre de 61.31 tonneaux construit à Boulogne, acheté en co-proprieté avec Leroux. Les deux hommes vont se succèder dans le commandement du lougre qui fera 10 rotations en 1882 entre Camaret et l'Espagne.

En 1882 Le port de Camaret compte 6 lougres qui régulièrement naviguent vers l'Espagne :   Don de Dieu - Saint-Jean Baptiste   - ND du bon Secours  - La Louise  -  Alexandre -  la Séréna (Goelette
En 1885 ils sont une vingtaine de langoustiers bretons de Brest, Roscoff, Camaret, Quiberon (1883, famille Le Quellec) et Audierne (1885, Dumanoir & Milliner) à effectuer plusieurs rotations par an vers la côte nord occidentale espagnole et la côte portugaise afin de ramener les langoustes.
Peu à peu les mesures prises par l'Espagne en 1881 vont influencer ce commerce. Vers le milieu des années 1880 certains bateaux iront le long de la côte atlantique de la Galice, la Corogne, la région de Vigo, voire le Portugal.

gabrielle
La Gabrielle au quai à l'Aberwrac'h
En 1889 Jean-Denis Provost arme la Gabrielle, un sloop de 46,81 tx venant de Nantes. Ce bateau, sur lequel a navigué son fils Louis, fera de nombreuses rotations entre Camaret et Vianna (Portugal) pendant une dizaine d'années.
le Finistère du 21 avril 1888

Camaret

Le prix va bientôt descendre. Les langoustiers d'Espagne commencent à arriver et vont faire aux notres une terrible concuence. Quatre navires qui étaient allés chercher de ces langoustes sont revenus cette semaine et ils ont apporté chacun un chargement de 1500 à 2000 langoustes ou homards.
Il y a chaque année entre nos armateurs une véritable joute à qui arrivera le premier en France avec ses langoustes. Notre-Dame-du-Bon-Secours, capitaine Bossennec, est entré lundi dans notre port. La Louise à M Provost l'a suivi de près et est arrivée mardi. Le Don-de-Dieu était de retour hier et on attend aujourd'hui le Sirèna qui appartient aussi à Mr Provost. Ces 7 à 8000 crustacés vont être expédiés avant dimanche prochain.

Les années 1890

St Mathieu
Article de Journal "Le Finistère du 4 avril 1896 : Denis Provost a fait naufrage en Corogne.

La goélette Saint Jean est arrivée à Camaret en avril 1890, armée durant 10 années au cabotage par Pierre Sévellec (1890 à 1900). En 1901 elle était sur le sillon en attente de sa démolition.

1894 : Denis Provost achète le Saint-Mathieu, un sloop de 23 tx. Ce bateau effectuera le transport des langoustes de 1894 à 1896. En avril 1896 le Saint-Mathieu fit naufrage à Pavoa en Corogne, le bateau fût perdu mais il n'y eût pas de victime (lire l'article paru dans"Le Finistère" ci-contre).

En 1896 Alfred Sevellec achète le Saint Waninge un lougre de 56 tx construit à Fécamp qui ira également chercher des crustacés en Espagne.

En avril 1897 Jules Sévéllec (marin) inscrit la Mouette au cabotage. Le bateau mesure 9,24 mètres de long et jauge 14,32 tx brut. Il en confie le commandement au capitaine Bossennec bien connu dans le milieu du cabotage. Malgré sa taille et son faible tonnage, la Mouette part en Espagne, fait le plein de langoustes à Vivero et embarque deux passagers espagnols. Au retour, pris dans un fort coup de vent, la Mouette fait naufrage à St Guenolé dans le Finistère. Les deux passagers espagnols périssent, l'equipage est sauvé et le bateau perdu.

1897 - La Mouette ( C 804) fait naufrage à Saint-Guénolé

29 mai 1897 Commissaire Général J'ai l'honneur de vous faire connaître que le dundée Mouette, de 14,32 tx de jauge, immatriculé fo 265 n°804, à Camaret, et armé pour le cabotage le 14 avril dernier sous le n° 75, monté par 4 hommes d'équipage, ayant à bord deux passagers espagnols embarqués à La Corogne, s'est totalement perdu, avant hier 27 mai, vers 9 heures et demi du soir, sur les roches de l'îlot Steviou, à l'entrée du hâvre de Saint-Guénolé en Penmarc'h.

Ce petit navire se rendait de Vivero (Espagne) à Camaret, son port d'attache, avec un chargement de 1500 langoustes, quand le 27 mai, après avoir essuyé du gros mauvais temps dans la traversée du Golfe de Gascogne surtout depuis le 25 mai, le capitaine, le maître au cabotage Bossennec Jean-Laurent, constata qu'il se trouvait près de la pointe de la Torche et qu'il ne pourrait, à cause de la force et de la direction (N.N.O.) du vent, gagner le port d'Audierne.
Il prit aussitôt le parti de relâcher à Saint-Guénolé. Il allait entrer dans ce port, il n'en était plus qu'à 300 mètres environ quand son navire fut jeté par la mer très grosse, par le vent et le courant de flot sur les écueils de l'îlot Steviou, où en moins de deux heures il fut brisé en menus morceaux.
L'équipage n'a pu se sauver qu'avec beaucoup de difficultés et en perdant tous ses effets, quant aux deux Espagnols ils furent enlevés par une lame énorme et immédiatement engloutis. Le cadavre de l'un d'eux fut recueilli le lendemain matin, à Pors-Carn, dans l'anse de la Torche en Penmarc'h.

Le maire de cette commune, après avoir constaté I'identité au moyen des marins de la Mouette, a fait procéder à l'inhumation de ce naufragé. Je porte ce qui précède à la connaissance de M. le Vice-Consul d'Espagne à Brest. Conformément à mes instructions, l'équipage est arrivé hier soir à Quimper; j'ai dirigé aujourd'hui ces marins chacun sur son quartier d'inscription, après avoir procédé à leur interrogatoire et leur avoir fait payer des secours d'urgence pour perte d'effets.

Signé: A. Hervé

Les années 1900

L' Intrépide a été acheté en 1900 par Joseph Morvan (mareyeur). C'était un Lougre de Fécamp auquel on avait ajouté un vivier pour transporter des crustacés. En 1900 il acheminait des langoustes de l'Espagne à Camaret. En juin 1901, au retour d'une campagne, tout près de son port d'attache, il fit naufrage dans le secteur de Molène. Le bateau fût sorti des rochers par les sauveteurs et ramené à Camaret avec sa cargaison de langoustes, mais les dégats étant importants" l'Intrépide" ne reprit jamais la mer.

mareyeur
Journal "Le Finistère avril 1904 : Avec d'autres caboteurs langoustiers l'Ogre rentre d'Espagne avec une cargaison de langoustes rouges.

En 1900 Jules Sévellec achète La Marie un ancien harenguier de Boulogne qu'il transforme en caboteur à vivier pour le transport des crustacés. A partir de 1901 il se rend régulièrement en Espagne, principalement en Corogne, commandé par le le capitaine Cavalan. En 1903 il est signalé à Ceidera (Galice) et fait un voyage de 15 jours pour 3000 langoustes. Le retour se fit en seulement 40 heures. En avril il rentre avec 2800 langoustes achetées à la Corogne. En 1905 avec le capitaine Jégo, il fréquente Baionna au Portugal.

L' Ogre a été inscrit à Camaret en 1900, c'était à nouveau un ancien harenguier de Boulogne transformé pour recevoir et transporter les crustacés. Il appartenait à Alfred Sévellec (mareyeur). "L'Ogre" allait acheter des langoustes en Galice au Portugal, à Vianna et à Baionna en 1905.
Comme il est écrit dans l'article du journal "Le Finistère" d'Avril 1904, il faut bien différencier ce genre de bateau, caboteur des bateaux de pêche. "l'Ogre" n'a jamais été inscrit en pêche, il était d'ailleurs commandé par des "maîtres au cabotage", une qualification différente de celle des marins-pêcheurs.

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Le Philanthrope construit en 1901 par Joseph Keraudren (Facebook)

En 1901 Joseph Keraudren, constructeur de navires à Camaret, se lança dans la construction du Philanthrope destiné lui aussi au transport de la langouste pour Joseph Morvan mareyeur local. C'était le premier caboteur à vivier construit à Camaret. En 1903 on le vit à Malpica (Corogne), En 1905 à Vianna (Portugal), en 1906 il fit 12 voyages en Espagne.

L' Emèlie a fréquenté Baiona en 1905 puis s'est inscrit en pêche en 1914 et a fréquenté les côtes de Mauritanie où il pêchait la langouste verte.
Emèlie (ou Emilie pour certaines administrations), Ogre et Philanthrope ont été les derniers caboteurs à vivier inscrits à Camaret pour le commerce avec l'Espagne. Ils ont approvisionné les viviers camarétois jusqu'à la grande guerre.
Par la suite les pêcheurs camarétois, construisant des bateaux de plus en plus forts, ont exploité Rochebonne (1898), les côtes anglaises (1902), ont commencé à étendre leur zone de pêche vers le sud.
En 1905 Pierre Douguet (qui avait lancé la pêche en Angleterre) et deux autres bateaux firent une campagne vers l'Espagne et le Portugal sur des bateaux de 15 à 18 tx. Ce fût un échec, d'abord en Espagne où la limite était fixée à 6 milles puis au Portugal limité à 3 milles mais refoulés par les pêcheurs portugais. Vers 1911-1912 des bateaux de pêche de plus fort tonnage commenceront à exploiter les côtes d'Espagne et surtout celles du Portugal.

Ce sera l'objet d'une prochaine page.....